Venir à Madrid en moto est un choix contestable. On vit très bien sans véhicule dans la capitale espagnole. Les quartiers dignes d'intérêts se regroupent dans un centre-ville à taille humaine et il est même finalement rare que j'utilise le métro. Certes.
Mais autant j'aime Madrid, autant j'aime m'en échapper. Car vivre dans cette ville c'est aussi vivre dans le bruit, dans le pollué, dans la chaleur plus qu'ailleurs.
C'est là qu'on est bien content de disposer d'un véhicule et, dans ce cas, il suffit de peu de temps pour profiter des alentours (alrededores). En 4 mois j'ai eu le temps de visiter quelques sites parfois charmants, parfois verdoyants, souvent vivifiants.
Par exemple, à une petite heure de route, je vous conseille vivement de pousser vers la Sierra de Guadarrama.
Voilà une petite chaîne de montagne qui culmine tout de même à plus de 2400 mètres d'altitude et sur les pentes de laquelle on profite largement d'air frais quand le thermomètre affiche 40° à Madrid. Plusieurs incursions m'ont permis, souvent en compagnie de Coralie, d'en avoir un bel aperçu. La petite grimpette qui mène au sommet (Peňalara, 2428M) est très agréable, un petit peu moins toutefois que le pique-nique que vous improviserez au bord du petit étang qu'on rencontre au retour.
Tout près de là, et puisque déjà l'odeur du bitume vous manque, n'oubliez pas de pousser jusqu'à Ségovia, une petite ville classée au patrimoine mondial, très agréable à parcourir à pieds. Au cœur de la cité, son aqueduc romain a de la gueule.
Puisque décidément vous ne savez pas ce que vous voulez (verdure ou bitume ?) et pour jouer sur les contrastes, les jardins du palais de San Ildefonso, à moins de 15km de Ségovia sont immenses, calmes et reposants.
Toujours sur les flancs nord de la Sierra, et dans le genre bourgade peinarde (moins de 500 habitants), la vachement plaisante plaza mayor de Pedraza vous invite à siroter une petite bière. Quelle plaisir de profiter, loin des touristes, des vieilles pierres des maisons antiques qui manquent tant à Madrid.
Qui dit montagne dit petits cours d'eau. La Pedriza -ne confondez pas avec Pedraza- est un endroit où le rio Manzanares (celui qui traverse aussi Madrid) offre de jolies petites piscines naturelles, bucoliques à souhait. La température de l'eau est juste bien pour se tremper les pieds et pas plus.
Si décidément et malgré toutes ces richesses vous ne trouvez pas ce bas monde ibérique à votre goût, vous pourrez toujours vous isoler au monastère de l'Escorial lui aussi classé UNESCO. Vous y serez en bonne compagnie : c'est là que sont enterrés la plupart des rois d'Espagne.
Un tout petit peu plus loin (2h de moto, en roulant un peu comme un motard...) et cette fois plutôt vers l'ouest, j'ai excursionné dans la magnifique sierra de Gredos qui, par certains côtés, rappelle un peu les grands Causses de Lozère. La petite randonnée qui mène en 2 heures à « Laguna grande » est à faire. Là-haut vous pourrez vous baigner dans la laguna en question, sous l’œil un peu mièvre des chèvres de montagnes ce qui n'est pas banal.
A l'opposé de Madrid, côté Est donc, et si marier balade et culture ne vous rebute pas, la petite ville d'Alcala de Henarès où naquit Cervantès peut occuper un dimanche après-midi. On y croise des célébrités toutefois très accessibles, la preuve...
Enfin si vraiment trop-c'est-trop-t'en-peux-plus-de-cette-chaleur, faites comme tous les madrilènes : rejoignez la côte méditerranéenne. En moins de 2 heures, un TGV à tête d'ornithorynx vous amène à Valence.
Vous vous apercevrez vite que vous avez tout faux : ici il fait certes (un tout petit peu) moins chaud, mais c'est une chaleur humide qui n'existe pas à Madrid, et franchement je ne sais pas si vous gagnerez beaucoup au change. La virée a tout de même le mérite de faire découvrir une autre Espagne, catalane cette fois. Valence n'est pas du tout désagréable mais 2 jours suffisent pour en découvrir le principal : le centre historique, pas vilain, le quartier moderne « des sciences », et puis les plages qu'on n'aime ou qu'on n'aime pas, il faut dire que les espagnols ont un don peu commun pour détruire les bords de mer.
Il y a encore plein de choses à découvrir tout près de Madrid : Je ne vous parlerai pas de la célébrissime Tolède, facilement accessible en train par exemple. Pour une raison que j'ignore je n'ai pas aimé cette ville qui affiche pourtant 3 étoiles dans le guide vert Michelin. Aranjuez (au sud) et Avila (au nord-ouest) sont également des villes classées qui semblent vraiment mériter le détour mais que je n'aurai pas le temps de visiter.
Je ne vous le fais pas dire : les vacances sont trop courtes !