''Le monde est très grand et plein de contrées magnifiques que l'existence de mille hommes ne suffirait pas à visiter''.  Arthur Rimbaud

          J'ai dormi sur les rives du lac Titicaca. J'ai mangé des grenouilles au bord du Mékong.

          J'ai réveillonné sous le regard étrange des Moaï. J'ai assouvi un fantasme vieux de 20 ans dans le grand désert australien.

          J'ai appris l'Espagnol. Je suis allé vérifier si l'anticyclone était bien là où on m'a dit, aux Açores.

          J'ai été épuisé, rarement, mais je voudrais vous y voir à franchir à pied un col à 5000 mètres d'altitude.

          J'ai mis un pied dans l'hémisphère Nord, un pied dans l'hémisphère Sud, en même temps.

          J'ai arpenté les sentiers, patienté des heures dans les bus, dans les trains, négocié les taxis, et grillé 100 fois le bilan carbone de 1000 vies en avion.

          J'ai joué à la balançoire au dessus d'un précipice. J'ai dompté un caïman à main nue. J'ai fait croire que j'avais même pas peur.

          J'ai craché le feu à Pékin. J'ai parlé le langage des mains sans connaître le langage des signes.

          J'ai vu partout des gens qui espèrent juste vivre décemment, là, chez eux, et une petite fille qui rêvait de voyages.

          J'ai été spectateur, parfois contemplatif, et même admiratif devant le décor que nous offre le monde, et ce qu'en font les hommes. J'ai parfois été triste, parfois écœuré. Quelquefois en colère.

          J'ai souvent été joyeux et impatient en pensant à la journée qui m'attendait le lendemain.

          Et puis je suis rentré, parce qu'il était temps. Un peu plus riche, mais pas plus sage.

Et puis voilà, merci la vie.