(Publié le 24 décembre 2015)

     Il serait dommage que Machu Picchu soit l'arbre qui cache la forêt. Si sa visite est incontournable, la région recèle aussi tout un tas d'autres sites vraiment dignes d'intérêt, situés dans la "vallée sacrée". Je ne saurais vous dire ce qu'elle a de sacrée, ni même de vallée : Non seulement elle en comporte plusieurs (vallées), mais les sites se situent parfois aussi sur des plateaux élevés ou même sur des sommets dont la grimpette à pieds n'est pas piquée des hannetons.

     Je l'ai donc explorée sur plusieurs jours, parfois en solo, parfois en me joignant à un groupe organisé.

Sur la route du retour du Machu Picchu vers Cusco, l'étape à Ollantaytambo est bien agréable. Sa plaza de armas est pleine de passage et de vie. Les ruelles sont particulièrement agréables à arpenter, à l'image parait-il de ce qu'elles pouvaient être il y a quelques siècles, à l'époque des Incas. De nombreux indiens portent un costume traditionnel qui se distingue par un chapeau tout à fait fun, difficile à porter par chez nous en dehors de carnaval. Quelques jeunes filles costumées en profitent, et attendent le passage des bus de touristes en espérant 1 ou 2 soles en échange d'une photo.

     Pisaq est un autre village croquignolet, dont le marché artisanal réputé occupe la place centrale et aussi les rues adjacentes certains jours. La visite du Machu Picchu étant toute fraîche, j'avais zappé les ruines d'Ollantaytambo dont j'avais peur qu'elles souffrent de la comparaison.A Pisaq je me suis fait violence pour m'obliger à les découvrir, et je n'ai pas regretté mon choix. Les incas ont décidément choisi des sites incroyables, très escarpés, pour construire leurs cités. C'est leur côté chèvre. 600 ans plus tard cela permet au touriste que je suis de s'extasier devant des ruines magnifiques. Et si celles de Pisaq n'ont pas le côté grandiose de celles du Machu Picchu, elles valent cependant largement le détour. Les terrasses tout en courbes, anciennement dédiées aux cultures, lui donnent un cachet incomparable. La descente à pieds vers la vallée où s'est réfugié le village « moderne » permet de parcourir l'ensemble des ruines qui comportent plusieurs quartiers distants et différents les uns des autres.

     Les terrasses de Moray, disposées en cercles concentriques, auraient quant à elles eu une fonction différente. Certains experts s'autorisent à penser (comme disait Coluche) qu'elles servaient de laboratoire pour tester l'adaptation de certaines plantes à différents climats. Certains autres experts s'autorisent à penser autrement, ce qui fait qu'on n'est pas trop avancé. Il n'empêche que ces terrasses dessinent un paysage tout à fait original.

     Pas en reste, les Salineras ont elles aussi façonné le paysage. Il s'agit, comme leur nom l'indique (faites un effort en espagnol s'il vous plaît), de salines alimentées par un petit cours d'eau étrangement salé (cette fois-ci les experts s'autorisent à ne penser rien du tout quant à la provenance du sel). L'endroit étant très accidenté, 3500 petits bassins alimentés par le même ruisseau dessinent un immense damier en 3 dimensions. C'est jouli comme tout.

     Pour finir mes visites (mais il y en a plein d'autres), j'ai profité d'une journée pluvieuse pour découvrir le musée Inca de Cusco. Les photos y étant interdites je n'en ai pris que quelques unes, au risque de finir dans les geôles péruviennes. C'est là que j'ai appris que la région de la vallée sacrée est de longue date divisée en 3 zones : aux alentours de 2500 mètres d'altitude : le territoire Yunca. Au dessus de 4000 mètres il ne faut pas être frileux pour vivre comme certaines tribus dans la Puna. Et entre ces deux-là se situe l'une des régions les plus importantes du Pérou : le Qeshwa. Il ne vous reste plus qu'à rejoindre votre magasin Décathlon le plus proche et à tirer l'oreille de ses responsables pour leurs apprendre l'orthographe.