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(Publié le 6 Mars 2016)Carte Pérou bus Lima

 

 

 

 

     Jamais en mal de nouvelles expériences, et pour vous seuls chers abonnés et chers pas abonnés, j'ai cassé la tirelire et j'ai testé le trajet Arequipa-Lima en bus de luxe. Pour ceux qui n'auraient lu que d'un œil distrait mon blog, je précise que le luxe ne fait pas forcément partie du quotidien de mon voyage. Mais 16h30 consécutives de trajet valaient bien un petit investissement et sur ce coup-là j'ai misé 140 soles soit 37€, un prix (très) conséquent ici. J'ai choisi la Compagnie "Cruz del sur", quasi le must, mais il en existe d'autres qui offrent pour ce genre de trajet un service VIP similaire.

J'allais voir c'que j'allais voir.

 

Trajet en noir=fait en Décembre 2015

Trajet en rouge= fait en Février 2016

 

     A la gare routière, bagage enregistré, on m'invite 1/2h avant le départ à passer au salon, mazette, on se croirait à la SNCF du temps de la carte "grand voyageur". Le Wi-Fi promis ne fonctionne pas, comme Bus mon amipour me remettre les pieds sur terre: je suis bien au Pérou (Si les français voyageaient plus, ils prendraient conscience de la chance qu'ils ont de bénéficier de services qui fonctionnent correctement, ceux de la SNCF, de l'EDF, de distribution d'eau, de collecte des déchets et j'en passe).
Le bus à 2 étages semble classieux et le petit monsieur que vous voyez sur la photo sourit et parle un anglais qui me parait impeccable. Mouais bon d'accord mais le dépliant publicitaire m'avait promis une hôtesse plantureuse, ce voyage flaire l'arnaque.


     À voyager à ce prix on ne côtoie que des gens qui ont les moyens, c'est à dire la petite bourgeoisie péruvienne, ça fait du bien de se retrouver entre personnes bien élevées (mais à y regarder de plus près je me demande si 1 ou 2 clients ne seraient pas un peu métissés-indiens sur les bords. Voilà où mène la tolérance).


     À petits bourgeois, enfants de petits bourgeois.

Pas le temps de profiter du très moelleux fauteuil qu'on m'a octroyé, un petit braillard commence à me gâcher le voyage avant même le départ. C'est assez incroyable car depuis le début de mon périple je suis frappé par le comportement des enfants, tant péruviens que boliviens.Bus Cruz del Sur Dès tout petits ils se laissent trimbaler dans des conditions souvent limites dans le dos de leur mère sans jamais pleurer ou même gémir, ils grandissent dans la crasse et la misère sans broncher, travaillent à 5 ans sans poser de questions et à 10 ans semblent avoir 3 longueurs d'avance sur nos enfants en ce qui concerne leur autonomie. Les mères – car élever ses enfants semblent vraiment être l'affaire des femmes - leurs laissent une latitude incroyable à mille lieux du cocon qui sécurise à outrance nos rejetons. Ces parents n'ont pas lu Dolto pourtant leurs enfants n'ont l'air ni moins éveillés ni moins intelligents que les nôtres. Mais ceux que j'ai croisés jusqu'alors étaient des enfants du petit peuple, des indiens pour qui la vie est rarement facile. Et là, dans ce bus grand luxe, j'ai affaire pour la 1ère fois à un gamin de bourgeois. Et il chouine pour un rien, il caprice à tout va, et sa mère gnangnangnan mon p'tit tamour. Je peux jurer qu'en 7 mois c'est le premier enfant du genre que je croise, insupportable, et j'ai du mal à croire qu'il s'agit d'une coïncidence. Ça pose quand même pas mal de questions sur la manière dont on élève nos enfants (nous, petits bourgeois) et sur la façon dont ces petits tyrans nous manipulent pour peu qu'on les autorise à s'exprimer et à donner un avis. Les gamins des indiens, clairement, ils suivent le mouvement, probablement conscients que leur situation n'est pas reluisante, mais que ça pourrait être pire encore (Du coup une question me taraude: aurais-je dû mettre mes enfants au travail dès l'âge de 5 ans ?).
     Bref, 2 rangs devant moi le braillard capricieux fait ce qu'il sait faire, exiger et brailler en poussant fort dans les aigus. Je vérifie que mes boules Quies sont bien à portée de main et me concentre sur mon siège qui bascule à 140°. Certains bus offrent 180° de plaisir Bus Limamais pas le Cruz del Sur de 15 heures pour Lima. Face à moi le même écran tactile que celui qu'on vous propose dans les avions modernes :-) à ceci près qu'ici le personnel dédié à cette tâche a essentiellement sélectionné des films tout pourris :-(.

Extinction de l'écran. Les larges fenêtres dans lesquelles défile le paysage sont une bonne alternative même si ce qui est proposé en l'occurrence n'est pas ce que le Pérou a de meilleur à offrir. Le gamin se décide à dormir, et je bascule avec délectation dans le monde du silence. 19h00. 25% du temps de voyage sont derrière moi.
     Je ne sais pas où se situe le Pérou dans la hiérarchie mondiale mais si on se fie au plateau repas servi dans ce bus on est clairement dans un pays du tiers-monde. J'ai oublié de faire une photo, mais peut-être tant mieux, c'était à pleurer.
19h40 la nuit est tombée et dans un bus Cruz del Sur on a vite fait le tour des activités possibles. J'appuie sur le bouton ad hoc et me positionne en mode couchette. A 140° donc. Boules Quies, petite polaire et masque sur les yeux, c'est parti pour 12 heures de sommeil (non, c'est une blague).

     A 5h30 du matin le gamin  se met en mode alarme. C'en est définitivement fini de ma nuit. J'ai dormi comme on dort dans un avion, par tranches de 20 à 30'. La différence c'est qu'on sent mieux les chaos de la route dans un bus. On longe la côte péruvienne, qui n'a décidément rien pour elle même mais avec tout de même les belles couleurs du soleil levant.

Comme les avions, mon bus me dépose au fin fond de la banlieue de la capitale. Je rejoins le quartier qui va bien en près de 2 heures de marche (Soyez rassurés, les taxis existent au Pérou, mais là j'avais un furieux besoin de me dégourdir les jambes).

 

Lima, la place d'armes

 

     Lima, me (re)voila.

Je complète la visite de la ville que j'avais commencée 2 mois et demi plus tôt. Faut pas être grand devin pour annoncer que le quartier Barranco sera bientôt the-place-to-be à Lima.Musée des arts - Lima Pour l'heure les péruviens sont nettement les plus nombreux mais ça ne va pas durer. Sur le "pont des soupirs" la foule se presse en ce jour de St Valentin. J'y suis passé et repassé mais sans chérie sous la main, du coup ça porte moins chance.

Dans un autre genre, et côté ville crade et bruyante, le musée des arts présente de belles œuvres qui couvrent toute l'histoire du pays. De beaux objets pré-colombiens y sont exposés, mais également des peintures modernes qui m'ont permis de faire connaissance avec des artistes que je ne connaissais pas. J'ai moins aimé la collection de Bondieuseries.


 

     Malgré tout le plaisir que j'ai à voyager en bus (notamment avec les petits bout d'choux péruviens), j'ai choisi l'avion pour rejoindre l'hostile forêt amazonienne et la ville d'Iquitos. Ceci étant j'avais une bonne excuse : les routes n'existent pas dans ces contrées hostiles. La forêt, les dangers de la forêt, les serpents qui rôdent, les araignées grosses comme un ballon de foot et les caïmans sournois feront l'objet de mon prochain article. Si je suis encore en vie.

 

L' hostile Amazonie

 

 

 

 

Une adresse d'hôtel à Lima, quartier Miraflores :

 

     Des dortoirs propres au Chaski Lodge (461 calle San Martin, Miraflores). Bien que le jeune patron s'entête à ne vous parler qu'en anglais, son hôtel est agréable et bien situé. Il prête même les cartes qui permettent de rejoindre le vieux centre par le "metropolitano" (bus rapide avec voie réservée). Au départ il est cuisinier. Du coup il se décarcasse pour vous préparer un petit déjeuner original (et bon) qu'on peut prendre jusqu'à tard. 15 US$ en dortoir, il y a aussi des chambres classiques (chaskilodge@gmail.com).

Notez bien l'adresse car l'entrée de l'hôtel est anonyme. Il faut appuyer sur la sonnette (plusieurs fois) et attendre (longtemps) pour qu'on vous ouvre.

Musée des arts - Lima

Commentaires

  • Didier

    1 Didier Le 05/04/2016

    Réponse @Aurélie:
    Je n'ai pas parlé de la musique (enfin elle n'est heureusement présente que dans les bus de jour): c'est une vraie torture ! Des chansons à l'eau de rose comme on en faisait en France dans les années 70, et il n'y a que ça. Volume bien fort pour être sûr qu'on entende bien ces niaiseries même avec des boules Quiès...
  • Aurélie

    2 Aurélie Le 04/04/2016

    On s'était fait la même réflexion sur la qualité des services publics en France, et sur l'éducation des enfants... Enfin, tu as eu de la chance, notre dernier bus VIP en Thaïlande avait aussi des écrans individuels mais les prises casques ne fonctionnaient pas... Je te laisse imaginer le niveau sonore à l'intérieur ^^
    Bises !
  • Lucie

    3 Lucie Le 07/03/2016

    Ah, bientôt la forêt amazonienne !! Je l'attends cet article :)
    Oublie pas de mettre des photos de mygales pour Kent One
  • Didier

    4 Didier Le 07/03/2016

    Réponse @Roger:
    Oui. Mais de toute façon, quand on va en Amérique du sud, ça n'est pas pour y trouver les standards d'Amérique du nord. C'est même pour ça qu'on aime les voyages

    Réponse @Chantal:

    Très drôle, très drôle...sur le coup j'aurais bien aimé avoir un bâillon sous la main

    Réponse @Coralie:

    Ouaip ! Y'avait pas la marque "Magellan"

    Réponse @M.Prieur:
    Après les gamins braillards, vivement la découverte des singes hurleurs
  • Prieur (voisin de Coralie)

    5 Prieur (voisin de Coralie) Le 07/03/2016

    J'espère, pour vous, qu'il y aura moins d'enfants brailards dans la forêt amazonienne et que vous pourrez nous décrire à nous, des quasi sédentaires à l'aune de vos aventures, les paysages luxuriants qui devraient vous attendre.
    A bientôt le plaisir de vous lire.
    Famille Prieur
  • Coralie

    6 Coralie Le 06/03/2016

    Prendre un bus de la marque MarcoPolo, c'est à ça qu'on reconnaît les grands voyageurs ;-)
  • Chantal Allais

    7 Chantal Allais Le 06/03/2016

    Très drôle le gamin braillard,mode gâté à profusion,insupportable,....
    J 'attend les périples de la forêt amazonienne
    Prudence tout de même !!!!#
  • Venturini Roger

    8 Venturini Roger Le 06/03/2016

    Bref, et in fine, on peut dire que le Pérou c'est pas l'Amérique... Au sens imagé et "tout confort" du mot, bien sûr.
    Vivement les serpents et autres animaux indigènes de l'Amazonie !

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