(Publié le 12 Février 2016)Bolivie sajama

 

 

 

 

 

 

 

 

 

     Sajama c'est le nom d'un parc National qui fait frontière avec le Chili. C'est aussi le nom de la plus haute montagne de ce parc et tant qu'à faire de la Bolivie, le volcan Sajama. C'est encore le nom du village principal du parc. Sajama est un village poussiéreux, sans beaucoup de charme, qui paraît mort. On n'y croise quasi-personne quelque soit l'heure de la journée. La plupart des maisons qui affichent "restaurant" sont fermées que ce soit l'heure du repas ou pas. Quand vous entrez dans un hôtel il faut appeler; attendre; appeler encore; attendre,... avant que quelqu'un se manifeste; parfois.

Les rares habitants que j'ai pu apercevoir semblent désœuvrés mais il semble qu'en aucun cas ils ne souhaitent être à l’œuvre.

C'en est complètement affligeant : avoir un tel trésor naturel devant la porte, ce parc national sublime, et ne pas profiter de l'aubaine. Car si le village est à oublier malgré sa belle église et quelques maisons traditionnelles bien restaurées (ou reconstruites), l'environnement est quant à lui splendide.

 

Sajama

 

     Il faut imaginer un plateau situé à 4200 mètres au fond duquel ne poussent que quelques touffes d'une herbe (?) adaptée à cette altitude, et sur les pentes le queñua, au tronc rouge, qui est en quelque sorte à cette région ce que le chêne vert est aux reliefs méditerranéens; et puis, cernant ce plateau, des volcans qui rivalisent de gigantisme:Sajama, les volcans siamois à l'ouest le Parinacota et (à sa droite) le Pomerape, sont comme 2 volcans siamois; leur faisant face, à l'Est, le "nevado Sajama" dont je parlais plus haut (nevado, en l'occurrence, pour signifier qu'il porte des neiges éternelles). Ces 3-là culminent à plus de 6000 mètres avec donc un record de 6542 mètres pour le Sajama. Plus loin encore d'autres volcans, dont un au sud laisse échapper des fumerolles de temps à autres ; au nord l'Anallajchi se distingue par sa forme, il n'est pas conique comme les autres. On se sent tout petit dans ce décor mais pas écrasé pour autant. On ressent ces monstres comme protecteurs. J'ai dormi là-bas comme un bébé sans les boules Quiès habituellement indispensables. C'est stupide, car les scientifiques disent de toutes ces montagnes qu'elles sont tout au plus endormies, c'est à dire prêtes à nous engloutir...pendant qu'on dort comme un bébé.

 

 


 

Sajama

 

 

     Un tel environnement appelle à la promenade et je ne me suis pas privé. La première balade m'a amené jusqu'à la laguna (lac) Huayñacota dont le guide du routard disait monts et merveilles (en 2006). Effet naturel des saisons ou changement climatique, allez savoir, il ne reste en guise de lac qu'une grosse flaque dans laquelle se miroitent tout de même joliment l'Anallajchi, le Sajama, un flamand rose et les vigognes qui viennent s'abreuver.

 

Sajama

 

 

Sajama

 

     J'aurais pu être déçu (le sentier poussiéreux m'a fait marcher 25 kms), mais de touts petits détours m'ont fait découvrir des hameaux incroyables dont l'un d'eux pratiquement construit sur un chaos rocheux. La similitude avec le chaos de Nîmes-le-vieux, sur notre très français Causse Méjean, est assez frappante (bien que le sud du massif central soit un peu à la ramasse en ce qui concerne les volcans qui pointent à 6000 mètres, n'est-ce pas Martine ?).

 

 

 Sajama 08

 

 

          Chat échaudé en vaut 2 (à moins que ce ne soit un homme averti craint l'eau froide...je perds mes repères en français après 5 mois en Amérique du sud), bref, j'ai limité ma seconde balade à 15 kms. En suivant les jolis méandres de la rivière qui glisse sur le plateau, je suis arrivé à Suni Papelpampa, un village désertique à première vue, décidément. Un vieux monsieur qui finissait de se momifier au soleil m'a juré-craché que 30 personnes vivent là, derrière ces murs d'adobe misérables et sous ces toits de tôle qui surchauffent le jour et laissent échapper la chaleur la nuit. Le concept de purgatoire a dû naître ici, du temps où les volcans étaient actifs.

 

Sajama

 

     Avant de quitter définitivement ce bled j'ai marché 20' de plus, jusqu'à une petite splendeur, une église coloniale du XVIème siècle. La géniale recherche esthétique qui prévalait dans l'architecture de l'époque semble malheureusement oubliée depuis des lustres.

 

 

 

 

2-3 bémols à cette splendide région que je recommande très vivement:

  • La Bolivie n'est pas gâtée sur le plan culinaire. Mais à Sajama vous mangerez ce que le pays peut vous proposer de pire.

  • S'il paraît évident que la corruption gangrène la vie bolivienne, ici, c'est à se taper la tête contre les murs. Alors que Sajama compte tout au plus 150 habitants, le village est équipé de 4 terrains de basket-ball. Si ! On croit rêver. Pire, le tout dernier en date est abrité sous un hangar ouvert monstrueux, qui défigure clairement l'endroit et qu'on aperçoit à des kilomètres à la ronde alors que bien évidemment l'intérêt du site est le paysage, les belles églises, les petites maisons d'adobe. Il faut tout de même préciser que celui-ci date de l'ère pré-Evo Morales. On en déduit que soit l'administration actuelle est moins pourrie, soit le 5ème terrain de basket est encore à l'état de projet.

  • Louer des vélos tomberait sous le sens pour parcourir les nombreuses pistes,... ben non. Ici les gens semblent vivre de l'élevage, et de la vente de la laine qu'ils regardent pousser sur le dos des lamas. Et il est hors de question qu'ils imaginent les concepts qui pourraient améliorer le confort du touriste et par conséquence les revenus du village. Du coup vous êtes condamnés à marcher sur les pistes poussiéreuses et sous le soleil qui cogne fort en journée. Si vous avez les moyens, louez donc une voiture ou une moto à La Paz pour bien profiter du parc.

 

Sajama village

Sans véhicule, depuis La Paz et malgré tout ce qu'on vous dira avant le départ, il vous faudra 2 grosses heures pour rejoindre Catapamaya. C'est un gros bourg où il n'y a rien d'autre à faire qu'attendre (1h30, 2h00, 2h30, allez savoir...) pour prendre le minibus (devant le resto "capitol") qui lui vous conduira à Sajama en 2 heures. Ouaip, le quotidien du routard n'est pas forcément palpitant, mais il permet, une fois sur place, de prendre son temps (tous les renseignements sont disponibles auprès du bureau de tourisme situé dans la gare routière de La Paz. Les agents y sont sympas et les informations fiables).

Visiter le Parc National de Sajama et accéder au village (qui en fait partie) ne vous coûtera rien si vous êtes bolivien, mais 100bs (14€) si vous êtes étranger. En échange de votre obole, on vous offrira une carte très approximative. Une fois dans le parc on croise très peu de visiteurs. C'est une chance car on se retrouve sans la horde de 4X4 qui sillonne, par exemple, le Salar d'Uyuni ou le sud Lipez.. A minima restez ici une nuit. Il y a de nombreuses possibilités de logement au village, au confort très variable. Les petites maisons traditionnelles proposées par le Sajama Hostal à l'entrée du village sont très agréables, mignonnettes et pas si chères. J'y suis resté 2 nuits. Outre les balades que j'ai faites, on peut découvrir dans le parc des geysers ou des piscines naturelles, par exemple.

Les pressés s'adresseront directement à une des nombreuses agences de La Paz pour rejoindre le parc. Vous passerez une nuit sur place. C'est cher (1200bs soit plus de 160€) et fait au pas de course mais c'est vous qui voyez.

 

Sajama 31

 

Sajama

 

Sajama

 

 

Sajama

 

 

 

 

Commentaires

  • Didier

    1 Didier Le 15/02/2016

    Réponse @Aurélie:
    Hi hi c'est à ça qu'on reconnaît les vrais voyageurs. Pour ceux qui ne savent pas, Aurélie a débuté un tour du monde il y a 1 mois et demi ...et elle pense déjà à de futurs voyages
    Bises

    Réponse @Nicolas:
    Les sud-américains regardent beaucoup le foot à la télé
    Non je n'en ai pas trop vu jouer dans la rue ou sur des terrains (pas plus qu'en France)
    Bises encore

    Réponse @Thonthon qui vient de fêter ses 70 balais. Api beurre sdé qui ?:
    Johana était d'autant plus sympathique avec moi qu'elle avait besoin de bras costauds pour pousser sa brouette. Je lui ai poussé sur 7-800 mètres, jusque chez sa sœur. C'était un moment sympa.
  • Thonthon

    2 Thonthon Le 14/02/2016

    Tu as manqué de délicatesse auprès de Johana !!!, elle est sympathique sur la photo ?.....Tu m' avais habitué à mieux en tant que gentleman ....

  • Nicolas

    3 Nicolas Le 14/02/2016

    Bonjour à toi . Je vois que tu es toujours aventurier je me pose une question: est ce que tu as vu des enfants jouaient au foot? Bisous nicolas
  • Aurélie

    4 Aurélie Le 14/02/2016

    Rhaaaaaaaaaaaaaaa (soupir d'envie)... Prochaine étape après le TDM, un peu de boulot, puis une dispo sud américiane, j'aime trop ce continent ! Continue à bien profiter :-)
  • Didier

    5 Didier Le 13/02/2016

    Réponse @Loulou:
    Aaaaaah ta jalousie fait trop plaisir à lire
    D'abord je suis pas fonctionnaire. Je suis fonctionnaire "en disponibilité", en quelque sorte le summum du fonctionnariat. Donc là les anémomachins je me contente de les prendre en photo.
    Ensuite la vioque et son lama je les ai trimballés jusqu'à chez là d'où c'est qu'elle voulait aller. Et rien de rien, même pas une petite chuleta (côtelette) en cadeau. La prochaine fois la vieille je l'achève et je l'enterre avec son mouton haut sur pattes.
    Quant à toi tu ferais mieux de mettre un pastis au frais avant mon retour

    Réponse @Martine:
    Poser des questions ch.... c'est un truc de femmes non ? Bon je vais me renseigner. Mais d'après moi c'est le même nom que sur le Causse Méjean mais avec un "o" ou un "a" à la fin (ça dépend si c'est un mâle ou une femelle).
    L'histoire du pastis vaut aussi pour toi.

    Réponse @Marie-Christine (celle-là c'est ma sœur donc je sais pour son côté ch....)
    Faut voir le bon côté des choses: marcher seul ça évite de marcher avec une nana ch... qui va te faire des remarques désobligeantes ou te poser des questions à la c... sur 25 km.
    Figure-toi que non seulement Johana baragouinait seulement l'espagnol mais en plus elle ne parlait pas Quechua. Dans le coin de là-bas ils ont encore inventé un dialecte que personne ne comprend, histoire d'emm... le monde qui passe. Donc avec Johana on a quand même parlé mais en petit nègre. Au final j'ai bien compris qu'elle ne voulait pas me refiler de chuleta.
    Sinon je croise pas mal de français sur ma route, ça permet de discuter dans un langage que je maîtrise à peu près. Étonnamment il y a plus de filles qui voyagent seules que de garçons. Ou alors c'est qu'à force de poser des questions énervantes, leurs mecs se sont barrés.
    Pour le pastis, tu sais déjà.
  • marie christine

    6 marie christine Le 13/02/2016

    Ben ouai toujours très beau, mais bon 25km a marcher tout seul, et se retrouver encore tout seul après, dans des bleds déserts..... Certes,c'est l'occasion de mettre a profit l'apprentissage de la langue quand tu croise enfin johana, mais il y a pas des gens avec qui faire un bout de route ?
  • Martine du Causse

    7 Martine du Causse Le 12/02/2016

    Oui c'est bien beau tout ça, mais j'aimerai quand même connaitre le nom de cette plante que tu nommes "????" ... et que l'on voit partout !!!! ... chut... je sais ce que tu vas dire !!!!
    En attendant : Merci de partager ces instants avec nous tous,
    En plus nous savons que tu vas bien ! A+
    Bonne continuation et à + de te lire
  • Loulou

    8 Loulou Le 12/02/2016

    Bon, j'en ai marre de dire que les paysages sont magnifiques, que les photos sont superbes, que ça fait rêver... Ca devient répétitif, et vu la sympathique grisaille qui sévit devant ma fenêtre, ça me foutrait franchement les boules aujourd'hui. Et pis la pommade, ça suffit.
    Donc je vais faire la chieuse.
    Tu ne vas quand même pas me dire que tu es passé devant cet améno.. amémo...anéno... enfin devant ce truc à vent SANS le réparer?????? Nan mais toi, tu seras fonctionnaire jusqu'à ce que mort s'en suive!!!! Alors que tu aurais pu contribué à l'étude du réchauffement bolivien ou à l'étude du meilleur emplacement du prochain terrain de basket... nan mais t'as pas honte???
    Et pis Johanna??? Tu l'as aidé à pousser sa brouette??? NAN???? Tu ne l'as même pas ramenée à sa maison qui est SEULEMENT à 11 km de là??? Que même qu'elle t'aurais invité à goûter du ragoût de lama faisandé pour te remercier?!!
    Nomade chiant. Fonctionnaire. Et RUSTRE.
    Nan moi je te l'dis: tu cumules.
  • Didier

    9 Didier Le 12/02/2016

    Oui c'est vraiment un endroit du monde à voir.

    Ce site de création de...sites est plein de bugs. J'enrage.
    J'ai essayé de faire un truc mais je ne sais pas si ça marche.
    De mon côté tout se passe bien en passant par Firefox.
    Je te fais cadeau des crises que je pique en mettant mes articles en ligne
  • Filou

    10 Filou Le 12/02/2016

    oui impressionnants ces volcans au pied des plateaux pratiquement déserts, on doit se sentir tout petit !
    belles photos
    tes textes se superposent avec les photos à partir des "2-3 bémols" si on utilise Chrome, ça va bien avec IE
  • Didier

    11 Didier Le 12/02/2016

    Réponse @Coralie:

    Je ne saurais dire pourquoi mais ces volcans qui font quasiment frontière avec le Chili sont particulièrement impressionnants. Peut-être parce que la végétation et les traces de vies humaines sont quasi absentes alentour.
    En tout cas ce sont des paysages qu'on n'oublie pas
  • Coralie

    12 Coralie Le 12/02/2016

    Ils ont l'air de rien ces volcans comme ça, posés sur ces terres, comme des petits cônes à quoi...2.000 mètres maximum?...Mais c'est oublier que ce plateau est à plus de 4.000 mètres déjà!!! wouaw wouaw wouaw!!
    Et dire que nous avions fait cela en un jour depuis la côte chilienne, te souviens-tu ;-) !!
    Avec la voiture en manque d'oxygène qui va au pas, là on réalise ce gigantisme!!! :-)

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