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(Publié le 28 novembre 2015)Perou nord ouest

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sans commentaire     La première vision du Pérou que j'ai eu n'est pas reluisante : l'approche des faubourgs de Piura - tout au nord puisque je viens d’Équateur - une vaste plaine désertique, comme une immense décharge publique à ciel ouvert, sous un ciel couvert. Un choc après le verdoyant sud équatorien.

Le centre-ville de Piura est tout de même plus propre mais n'a pas de charme pour autant. Le temps de trouver un distributeur, retirer des Soles péruviens puisque les dollars ne serviront plus ici, de prendre un café, et j'ai sauté dans le premier bus en direction de Chiclayo, 3 heures plein sud.

 

La route ne sinue plus. À proximité de la côte le Pérou est (aussi) un plat pays. La comparaison avec la Belgique, 42 fois plus petite, s'arrête-là. C'est plat à l'extrême, monotone et ennuyeux. On traverse un désert. Aux abords des villes, maisons d'adobe ou de parpaingsLa misère à nus. La misère. Le jour où la route disparaîtra sous le sable, la longue traînée d'immondices qui la borde permettra de la repérer. On ne dira jamais assez tout le mal que le plastique et les sachets en particulier ont fait à notre planète.

     Faut positiver : de ce désert côtier aux forêts amazoniennes, de la cordillère blanche aux montagnes où se cache le Machu Picchu, le Pérou possède forcément une diversité de paysages peu commune. Chouette, j'adore les contrastes.

 

 

 

     J'arrive complètement cassé à Chiclayo (j'ai passé la nuit dans le bus pour passer la frontière Équateur-Pérou). C'est une ville qui abrite 250.000 habitants et à peu près autant de taxis, donc autant de klaxons. Le calme de Vilcabamba (article ici) me manque terriblement.

Pour ne rien arranger il n'y a pas grand chose à faire dans cette ville. Si, faire un tour au marché, immense. Il est en partie couvert mais s'étale aussi largement dans les rues. Au final il couvre plusieurs hectares. Ça n'est pas un « beau » marché mais le nombre de boutiques minuscules est complètement impressionnant. Côte à côte des dizaines d'officines de coiffeurs, puis de vendeurs de chaussures, puis de sacs, de bricoles en tout genre...

Je goûte ici mon premier « cabrito », de la viande en ragoût, rien d'exceptionnel mais je me devais d'essayer car il semble que ce soit une des spécialités locales.L'intérêt de Chiclayo réside dans ses alentours me dit mon guide, notamment un site archéologique qui abrite des tombes moches. Voici une civilisation – Moche – qui aurait pu choisir un autre nom.

Elle a eu son heure de gloire bien avant les Incas et pendant que chez nous les Romains faisaient la loi. Intelligemment les archéologues ont laissé dans les tombes un peu de ce qu'ils y ont trouvé. Les hauts personnages de l'époque ,dont le plus fameux, le Señor de Sipán, semblent avoir été enterrés avec leurs proches, familles mais aussi domestiques et jusqu'à des lamas dont certains sont mutilés (hommes comme animaux). J'espère qu'ils n'ont pas été sacrifiés pour leur tenir compagnie mais on peut le craindre. Tout un tas de beaux d'objets trouvés dans les différentes tombes ont également été regroupés dans un petit musée tout proche.

 

     Bon voilà voilà...

Je fais quoi ici après la visite de ce cimetière antique ?

Filons vers la montagne (comme dit Coralie, si ça continue j'aurais "fait" le Pérou en 48 heures).

Enfin du vert

Dès que la route quitte la côte, les premières cultures: du riz, des arbres chargés de mangues, mais aussi de la canne à sucre

 

 

 

Une petite ville sur la routeIl faut qu'enfin la route seSur la route décide à quitter la côte pour que le paysage devienne plus montagneux et un peu plus agréable.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je n'en profite pas longtemps. La pluie arrive, les vitres du bus s'embuent et y'a bientôt plus rien à voir.

 

 

 

 

 

 

 

     Cajamarca, ma nouvelle destination, est donc une ville située sur les hauteurs (2750m), entourée de La nochemontagnes douces et où la pluie a la bonne idée de s'arrêter au moment où j'arrive. Je profite ici de 2 chouettes journées, à arpenter les rues bordées de maisons coloniales bien restaurées, à profiter de la plus belle « plaza de armas » vue jusqu'ici en Amérique latine. Les locaux qui s'y attardent nombreux, semblent apprécier également. Les 2 églises qui bordent la place sont particulièrement belles la nuit, bien mises en valeur par l'éclairage. Ici on repère facilement quelques indiens, et particulièrement les femmes, qui portent un chapeau incroyable, très haut et à large bord.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ca c'est du sombrero

Dans cette ville les espagnols peuvent se vanter d'avoir commis un joli petit génocide : 7000 incas y furent massacrés. On emprisonna l'Inca Atahualpa (le roi en quelque sorte) qui dût payer une rançon de dingue. Pour le remercier les ibères, toujours en quête d'amusements pour agrémenter les longues soirées, firent exécuter leur rival sur la place publique, par strangulation.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

     A quelques heures de bus et plus prés de la côte, Trujillo est encore une grande ville, où les taxis jouent du klaxon sans cesse. Ça n'amuse qu'eux. A un moment je me suis arrêté et j'ai vérifié : il m'était impossible de décompter plus de 4 secondes sans entendre un klaxon.Trujillo, plaza de armas Parfois c'est toutes les 1 à 2 secondes, à la longue j'ai trouvé ça très pénible. Malgré le bruit ambiant la plaza de armas est agréable avec quelques beaux bâtiments mais on a vite fait le tour des quelques édifices intéressants et du traditionnel marché couvert.Trujillo, la cathédrale

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sur la plaza de armas

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

     Trujillo vaut surtout pour ses sites historiques proches. Habituellement je fais le tour de ces sites par mes propres moyens, le plus souvent en bus local. Pour je ne sais quelle raison, je suis entré dans une agence qui m'a proposé pour 35 soles (10€) de faire le tour des sites principaux. J'ai fait mes yeux de cocker. Je suis très mauvais acteur mais il faut croire que je fais bien les yeux de cocker car la jeune femme m'a délivré un ticket pour seulement 25 soles (7,20€). Avec la différence, je me suis payé le repas de midi.

 

J'ai donc testé avec l'agence « Chan Chan tours » mon premier tour organisé :

J'avoue que je ne m'attendais à rien de sensationnel à ce prix là. Pourtant en arrivant à l'heure du rendez-vous, le véhicule genre Renault Espace garé devant l'agence a l'air nickel. Ah oui mais non, c'est dans un autre véhicule qu'on m'invite àLe temple du soleil grimper. Moins luxe évidemment. Nous sommes 12 touristes là-dedans. La guide se présente, zou on prend la route.

On commence la série de visites par celle d'un centre artisanal. Aïe, je m'attends au pire. Là y'a un type qui nous accueille, il est habillé en moche, c'est très joli. Moche – voyez plus haut – c'est le nom de la civilisation dont j'ai déjà découvert quelques tombes à Chiclayo. A la mode des Moches, le type se met à souffler dans un gros coquillage qui fait pouêêêêêt. Ah oué quand même... Puis il explique tout un tas de trucs que je n'ai pas retenu sur la manière dont les moches arrivaient à faire de très belles poteries, leur spécialité. Puis on passe à la boutique. Puis on s'en va, sans aucun regret de ma part.

 

A 2 minutes de là, le temple de la Lune a été édifié par la civilisation Moche. Les fouilles ont été commencées en 1991 car c'est une découverte récente. Il s'agit d'une pyramide en adobe, « tronquée » c'est à dire avec une immense terrasse à son sommet (il y aurait eu des connexions avec les égyptiens, je laisse la guide responsable de ce genre d'affirmations, employées tout de même au conditionnel). C'est un site religieux, où avaient lieu des sacrifices humains, pour calmer les Dieux. Car on ne le sait pas mais le phénomène El Nino, qui déjà à l'époque embêtait bien les populations locales à force de pluies diluviennes, est plus ou moins commandé par les Dieux Moches qui cette fois ont bien mérité leur nom. On a recueilli ainsi le sang de tout un tas de personnes pas forcément d'accord et ça n'a servi à rien car El Nino a finalement eu raison de cette civilisation vers 600 après JC.Le temple de la lune

 

 

 

 

 

 

 

     L'après-midi nous avons mis le cap à l'ouest de la ville sur le site de Chan Chan, la plus grande cité en adobe au monde, œuvre de la civilisation Chimu (plus tardive que les Moches). C'est peu dire que c'est immense et on ne visite au final qu'une petite partie de la cité antique, la seule qui ait été rénovée. On déambule entre de grandes murailles (les Chimus eurent à se protéger des Incas), on traverse de grandes places ou des quartiers dédiés le plus souvent au religieux. On a du mal à se représenter la vie de l'époque mais les ruines sont très esthétiques.

 

 

 

 

     Pour finir ce tour dont finalement le rapport qualité/prix m'a paru très correct, nous avons poussé jusqu'à la station balnéaire proche de Trujillo, Huanchaco. Huanchaco, le front de merOn y va ni pour se baigner (plage très très bof), ni pour admirer l'architecture (et dire que certains trouvent Palavas horrible). On admire les petites embarcations en fibres végétales que les pêcheurs utilisent encore dans le coin. Et on prend l'air de la mer en appréhendant le retour vers la grande ville et ses rues bruyantes, la plaine péruvienne et ses allées de détritus.Les embarcations traditionnelles du coin

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une porte de la cathédrale, à Trujillo

Commentaires

  • Aurélie

    1 Aurélie Le 01/12/2015

    Salut Didier,
    On sent bien à travers ton récit que le nord du Pérou ne t'a pas vraiment emballé. Tu me ferais presque changer mes plans pour août prochain, et filer directement dans la cordillère blanche...
    En tout cas tes articles restent toujours aussi agréables à lire, continue donc toi aussi à nous consacrer du temps ;-)
    Grosses bises et à bientôt j'espère.
    Aurélie.
    lacoste-didier

    lacoste-didier Le 02/12/2015

    Salut Aurélie ! Je n'ai plus en tête ce que vous faites après le Pérou. Mais sauf à être un inconditionnel de l'archéologie je pense que la zone "côtière", au nord de Cajamarca, ne mérite pas forcément la visite (puisque même avec 8 mois de voyage, on n'a jamais assez de temps pour tout faire)
  • Prieur (voisin de Coralie)

    2 Prieur (voisin de Coralie) Le 30/11/2015

    Merci pour toutes ces belles photos ainsi que pour les commentaires sans consessions mais non dénués d'humour qui les accompagnent. Cela nous change de certains comptes-rendus un peu orientés lus sur des revues "touristiques"
    Grâce à vous nous visitons de nombreuses régions où nous n'aurons jamais l'occasion d'aller.
    Vous êtes en quelques sortes, nos yeux et nos jambes (car il en faut pour pratiquer les itinéraires que vous avez choisis).
    Continuez à nous envoyer les fruits de vos expériences de globe-trotter. Nous les accueillerons toujours avec beaucoup de plaisir.
    lacoste-didier

    lacoste-didier Le 02/12/2015

    Un grand merci pour vos encouragements. Et à bientôt en Belgique (enfin pas avant le printemps prochain tout de même...)
  • Belgo

    3 Belgo Le 29/11/2015

    J'avais pas vu le choix en patates sur le marché! Purée!
  • Chantal Allais

    4 Chantal Allais Le 29/11/2015

    surprise effectivement par la mochetée.........vous allez trouver de la beauté dans les montagnes et au sud.
  • Didier

    5 Didier Le 28/11/2015

    ...et pas de s à "...comme dit Coralie j'aurais..."
  • de belgica

    6 de belgica Le 28/11/2015

    Donc on retiendra qu'il y a aussi du moche au Pérou.

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